Contexte 

Cette thématique, co-construite avec le collectif 8Smart qui s’est constitué lors de la mobilisation pour la journée internationale pour les droits des femmes le 8 mars 2019 et inspirée du dernier rapport triennal de l’observatoire pour l’égalité dans l’économie sociale et solidaire, est centrale pour Smart. Elle a été validée par le conseil d’administration de SmartCoop en 2019 comme thématique à traiter via la démarche participative Smart in Progress. Puis elle a été prolongée d’une année supplémentaire pour être approfondie à l’échelle belgo-française.  

En Belgique, 45% des membres sont des femmes et 55% des hommes. Bien que les femmes soient un peu moins de la moitié en Belgique, elles sont bien plus représentées chez Smart que dans les statistiques sur les indépendant∙es et freelance. C’est une tendance qui se vérifie également en France et au sein de l’ensemble des coopératives(1). Par exemple, en France en 2014, les femmes ne représentaient que 28% des créateurs et créatrices d’entreprise hors secteur agricole. Les femmes sont aussi plus représentées dans l’économie sociale et solidaire.   

Cette sur-représentation des femmes entrepreneures au sein de Smart peut s’expliquer notamment par des parcours professionnels influencés par des rapports de genre comme la nécessité perçue pour les femmes de mieux concilier vie professionnelle et vie privée via une flexibilité dans l’emploi ou la perception d’être plus éloignées du monde de la création d’entreprise et souhaitant bénéficier d’un accompagnement.  

Malgré les valeurs d’égalité prônées dans les secteurs de l’économie sociale ou de la culture, les discriminations persistent et se reflètent aussi chez Smart. Une étude menée au sein de Smart en 2013 montre que sur les 10% de membres qui ont les rémunérations les plus élevées 27% étaient des femmes et 73% des hommes(2).  

Les statistiques sur l’égalité sont peu nombreuses, ce qui participe à une invisibilisation des discriminations persistantes. Le fait que nous (Smart, l’économie sociale) avons déjà des valeurs peut entrainer un déni de ce qu’il reste à faire. Le sujet est souvent considéré comme secondaire.  

Ce manque de discussion est issu d’une série de freins liés à un sentiment d’impuissance face à des inégalités trop ancrées au-delà de nos sphères d’action, une perception de complexité, des peurs liées à l’instrumentalisation, d’ouvrir un débat trop houleux.  

 

État de la réflexion au sein du groupe Smart 

Smart, dans sa volonté de constamment offrir des réponses pratiques et socialement innovantes répondant aux besoins des utilisatrices et utilisateurs, souhaite aborder l’enjeu lié à l’égalité entre les genres.   

L’égalité entre les genres (F/H/X), c’est :  

  • interroger les gouvernances et les rapports de pouvoir ;   
  • questionner les conditions de travail et les rapports de domination ;   
  • chercher à favoriser l’autonomisation des femmes, l’initiative et la responsabilité citoyenne de toutes et tous.  

  

Objectifs de réflexion du groupe de travail 

Ce groupe de travail réfléchira aux enjeux transversaux de l’égalité des genres (F/H/X) et proposera des pistes d’actions concrètes pour faire bouger les lignes « dans les têtes et dans les faits ».​  Il pourra s’appuyer sur les recommandations émises en 2019-202 pour les développer, les préciser ou les expérimenter. 

L’objectif du groupe de travail est de réfléchir à l’égalité des genres au niveau des sociétaires Smart.  

Il n’a pas pour vocation de remettre des recommandations quant au traitement de cette question au sein de la structure interne et de l’équipe mutualisée Smart.  

 

Questions-clefs 

Les questions clefs devront être définies par le groupe de travail, en fonction du développement et des avancements des réflexions. Néanmoins à titre d’inspiration, voici quelques suggestions :   

  • outre les quotas, comment s’assurer d’une représentation égale entre les genres au sein des toutes les instances de Smart (notamment les instances dirigeantes) ?  
  • quels sont les freins liés au développement des activités, notamment des femmes, et comment y remédier ?   
  • quels services peut ou doit mettre en place Smart pour répondre aux besoins différenciés par le genre de ses sociétaires et favoriser l’autonomisation des femmes ?   
  • Au-delà de l’étude/enquête prévue, Smart doit-elle réaliser un diagnostic de situation comparée femmes-hommes pour l’ensemble des sociétaires avec une mise à jour régulière ?  
  • comment Smart peut-elle mettre en place des mesures positives pour faciliter l’accès à l’égalité en termes de rémunération ?  

 

(1) Virginie Fontier « La féminisation des coopératives d’activité et d’emploi au regard de la sociologie » Smart, mai 2017  

(2) Étude citée dans Adrien de Fraipont « Identité de genre et discrimination : la culture n’est pas épargnée » Smart, juin 2016  

 

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