Contexte
L’atout majeur de Smart est de créer une panoplie d’outils diversifiés qui répond aux besoins des membres. Si la plupart des membres connaissent les outils leur permettant de se salarier (mon Compte Smart), d’autres utilisent également les autres outils développés par Smart comme : les espaces de travail mutualisés, le leasing, les formations, les consultations juridiques et les services financiers les dépots de subvention ou de réponses aux appels d’offre ou marchés publics, etc.
Le rêve ultime concernant la palette de services Smart est peut-être que la seule déclaration d’un job suffirait à enclencher l’éventail des outils : préfinancement, facturation, contrat de travail, assurances, billet de train : le tout en une seule action.
Depuis 2015, les précédents cycles Smart In Progress en Belgique se sont penchés sur cette question des outils en mettant en lumière le caractère central des outils Informatiques développés par Smart. Le succès de Smart repose, entre autres, sur l’automatisation des actes de gestion passés par les sociétaires porteurs de projet. Smart poursuit donc le développement de ses services informatiques avec l’évolution de l’outil, la poursuite de la dématérialisation, l’adaptation des interfaces de Smart aux smartphones et tablettes.
Outre les outils fonctionnels, d’économie, de services, Smart assure aussi d’autres fonctions plus immatérielles comme celle de défense et représentation collective, des artistes notamment ou d’autres secteurs comme l’a démontré l’action de Smart en lien avec les coursiers à vélo. Faut-il que cette fonction de défense et de représentation soit interne à Smart ? Et si oui, comment l’organiser en lien avec les partenaires sociaux ?
Par ailleurs, de plus en plus d’activités s’ouvrent au départ d’une réelle dynamique de start-up, entreprises à part entière qui demandent à Smart de déployer le métier de mutualisation des risques et de la gestion entrepreneuriale.
Une entreprise partagée se doit de penser outils transversaux, c’est à dire génériques. Ce sont ces outils génériques qui permettent l’autonomisation des actes de gestion et donc libèrent du temps pour un accompagnement plus individuel des sociétaires porteurs de projets.
Cependant à force d’être générique, on risque d’oublier les singularités propres aux pratiques de chacun∙e. Par ailleurs certains de nos membres historiques ont évolué et développé des activités dont la complexité nécessite des solutions hors cadre. Ils sont à l’étroit dans la rigidité d’un cadre de système générique.
Cette constatation par le groupe de travail outils du premier cycle Smart in Progress en Belgique s’est traduite par la mise en œuvre progressive au sein de Smart d’un design de services.
Ce design de services permet d’offrir un bouquet de services adapté au mieux au profil des sociétaires : porteur de projet, qu’il ou elle soit en début de carrière, peu autonome avec un fort besoin d’accompagnement ou à l’opposé que ses activités soient entamées depuis longtemps et que les sociétaires ont un niveau de carrière élevée. Des outils adaptés y compris aux profils plus avancés permettent également de consolider le modèle économique Smart basé sur un pourcentage de prélèvement identique.
Comment peut-on imaginer la différentiation des services avec une série de services généraux d’un côté et de l’autre des services spécifiques destinés à des publics particuliers en fonction de l’évolution des projets, du niveau de professionnalisation et de maturité atteint ?
Quel équilibre trouver entre les besoins génériques et la prise en compte des singularités essentielles dans les domaines artistique, créatif et entrepreneurial.
Etat de la réflexion au sein du groupe Smart
La démarche de distinguer une série de services généraux qui sont les mêmes pour toutes et tous et des services spécifiques destinés à des publics particuliers en fonction de l’évolution, du niveau de professionnalisation et de maturité des projets est ancré dans les orientations stratégiques du groupe Smart.
Elle se traduit par une série de projets au plan d’action opérationnel comme le déploiement de services financiers, des outils permettant la personnalisation de la relation de vente, des solutions de paiement adaptés pour le paiement direct et plus largement le développement de la modularité d’un panel de services adapté à la diversité de maturité des projets des sociétaires. Elle reprend également la création d’une centrale d’achat éco-responsable.
Objectifs de réflexion du groupe de travail
La volonté de développer des services individualisés d’une part et de poursuivre l’automatisation d’autre part est ancré dans la stratégie actuelle du groupe Smart.
Dans ce contexte, comment définit-on les priorités de développement des outils et services mutualisés Smart ? Comment identifie-t-on les besoins génériques nécessitant une réponse en outils de type identique pour toutes et tous et les distinguer des besoins sectoriels, des besoins par degré de maturité des projets, etc. ?
Par ailleurs, Smart travaillant en Belgique comme en France est confrontée à des réalités et des cadres juridiquement différents. Dans quelle mesure faut-il unifier les outils Smart et comment garder la main sur les contraintes nationales ?
Questions-clefs
Les questions clefs devront être définies par le groupe de travail, en fonction du développement et des avancements des réflexions. Néanmoins à titre d’inspiration, voici quelques suggestions :
- Smart mutualise des outils de production, pour travailleur∙lleuse individuel∙le et entrepreneur. La diversification des pratiques, métiers et secteur implique des besoins tout autant diversifiés : comment définir les priorités ?
- L’effort doit-il être porté dans les prochaines années sur le développement et l’amélioration de l’accompagnement humain ou ceux sur l’outil automatisé, industriel, informatique ? A moins que l’un n’aille pas sans l’autre ?
- Le développement de la communauté par le biais de rencontres réelles et virtuelles n’est-il pas le meilleur moyen d’aider les membres à développer leurs activités ?
- Pourquoi et comment faire porter le surcoût éventuel de ces services spécifiques sur la communauté ? Ou le fait-on supporter par les client∙es ?
- Est-ce que Smart devrait développer un rôle d’intermédiation économique, afin de rapprocher l’offre et la demande et d’aider à étendre et prospecter des marchés ou de nouveaux marchés ?
- Smart doit-elle unifier ses outils au-delà des frontières ou au contraire garder deux systèmes distincts plus adaptés aux règlementations nationales ?
Les autres enjeux et missions
Être une coopérative, pour qui et avec qui ?
Mutualiste, redistributif, solidaire : est-ce un modèle économique viable ?
Une entreprise partagée et participative : est-ce bien réaliste ?