Contexte
La notion de membre chez Smart demanderait à être précisée. Tout∙e utilisateur et utilisatrice enregistré∙e est supposé∙e être membre et ainsi faire partie de la communauté Smart. Mais tou∙tes les utilisateurs et utilisatrices ne sont pas forcément sociétaires de la coopérative Smart. En effet, pour certaines catégories d’utilisateurs et d’utilisatrices, la souscription de parts sociales n’est pas obligatoire.
Par ailleurs, la communauté Smart n’est pas une évidence : certain∙es utilisateurs et utilisatrices ne viennent que pour le service rendu par l’outil, d’autres revendiquent faire partie d’une communauté, d’autres ignorent même l’existence de cette communauté.
L’entreprise Smart et les activités qu’elle traite évoluent et se diversifient plus vite que l’image que nous projetons.
Historiquement, depuis la Belgique, les membres Smart étaient principalement des artistes, des technicien∙nes et des entrepreneurs du domaine culturel et artistique qui cherchaient des solutions concrètes au grand écart entre les contraintes du marché et celles des règlements et administrations.
Très vite, les outils développés par Smart ont répondu aux besoins d’autres métiers et secteurs. Des activités qui s’exercent dans des conditions socioéconomiques identiques sont beaucoup plus proches entre elles que leur nature, leur secteur ou domaine ne le laissent paraître. La diversification a été spontanée, une évolution du projet inspirée des artistes qui ont développés des activités annexes pour survivre.
Lors du passage en coopérative de la structure belge et du premier cycle de participation Smart In Progress en 2015, les sociétaires ont réaffirmé la volonté de garder une ouverture de Smart à l’ensemble des travailleurs et travailleuses autonomes.
En effet, la réflexion du groupe a mis en évidence comment les figures du travail artistique et créatif préfigurent certaines des évolutions les plus récentes du monde du travail et partagent de nombreuses caractéristiques avec le travail dit atypique : difficulté d’accès à la protection sociale, discontinuité du travail et des revenus, faible niveau de rémunération, difficulté d’accès à la formation, multi activités, etc.
Aujourd’hui, le travailleur salarié côtoie l’entrepreneur qui lance sa start up, le freelance, l’étudiant, le semi-professionnel, le retraité qui passent par nos outils pour leur activité principale ou accessoire. Ce public diversifié est uni dans un nouveau modèle professionnel : l’entrepreneuriat salarié.
Etat de la réflexion au sein du groupe Smart
Suite au premier cycle Smart in Progress en Belgique en 2015 portant sur la même question « être une coopérative avec qui et pour qui ? », différentes recommandations ont été inscrites au plan stratégique Smart 2020 et notamment :
- L’ouverture des services Smart à tous les métiers
- La création d’un comité d’éthique ayant pour objectif de veiller à la cohérence entre les valeurs Smart et les pratiques de travail de ses utilisateurs et utilisatrices
- Le renforcement de la fonction d’accompagnement des conseiller∙es
- L’investissement dans des lieux partagés permettant les échanges et la valorisation d’une communauté Smart
- La poursuite d’un état de réflexion continu, les cycles de Smart in Progress
Objectifs de réflexion du groupe de travail
La diversité des publics utilisateurs de Smart est maintenant actée. La volonté est de garder l’ouverture de Smart à toutes personnes qui souhaitent bénéficier de ses services.
Se réapproprier sa force créative, le sens et la valeur de son travail, c’est l’objectif que nous proposons à chacun∙e de poursuivre avec Smart, quelle que soit sa situation.
De cette position stratégique découle des questions sur comment faire communauté tou∙tes ensemble dans la diversité y compris dans un groupe qui dépasse les frontières de son territoire. Comment se réunir autour d’un rapport au travail et non par rapport à un secteur ou une réalité nationale ?
Il n’est pas sûr que les besoins des membres soient identiques, même à conditions socioéconomiques similaires. Comment gérer cette diversité de façon équilibrée, au bénéfice de tou∙tes, en préservant les singularités de chacun∙e que ce soit du point de vue des services, du point de vue économique ou de celui de la cohésion du projet porté solidairement ?
Comment développer l’expertise en services mais également en protection et représentation dans une multiplicité de domaines, secteurs et territoires nationaux différents ? En spécialisant les équipes, les outils ? En lien avec quel partenaire ?
Questions-clefs
Les questions clefs devront être définies par le groupe de travail, en fonction du développement et des avancements des réflexions. Néanmoins à titre d’inspiration, voici quelques suggestions :
- Smart a diversifié les métiers qu’elle accueille mais comment créer la solidarité autour de cette diversité ?
- Quelles sont les implications de cette diversité dans nos publics, notre accompagnement, l’image que nous projetons ?
- Comment créer un sentiment d’appartenance et d’adhésion au projet Smart au-delà des frontières nationales ?
- Qu’en est-il des donneurs d’ordres, des client∙es ? La majorité est issue du secteur dit marchand, sont-ils des partenaires ou seulement des client∙es ? Est-il souhaitable de renforcer les liens entre elles et eux et les membres au sein d’une même coopérative ?
Les autres enjeux et missions
Créer et développer son activité, comment et avec quels outils ?
Mutualiste, redistributif, solidaire : est-ce un modèle économique viable ?
Une entreprise partagée et participative : est-ce bien réaliste ?