Contexte
En permettant à des milliers de personnes de développer leurs propres activités professionnelles sans avoir à créer leur propre entreprise individuelle, Smart est aujourd’hui une entreprise partagée.
Pour autant et malgré sa dimension coopérative, Smart connait un challenge important pour devenir pleinement participative : sa taille. Actuellement, l’ensemble des usagers et usagères, client∙es et partenaires ne sont pas encore suffisamment impliqué∙es dans la vie de la coopérative.
Faire participer financièrement les différentes parties prenantes au capital de Smart n’est pas le seul moyen ni un moyen suffisant pour enclencher une réelle démarche participative. Lorsque l’on rassemble plusieurs dizaines de milliers de sociétaires, la participation à la vie de l’entreprise est forcément différente que dans une organisation de petite taille et représente un défi important.
Smart est également un groupe européen et a une structure commune à la France et la Belgique. Les orientations stratégiques impliquent donc aussi bien la France que la Belgique.
Une coopérative
L’alliance coopérative internationale définit une coopérative comme « une organisation autonome de personnes qui se réunissent librement pour favoriser leurs projets et soutenir leurs besoins économiques sociaux et culturels communs par le moyen d’une entreprise dont ils et elles sont propriétaires ensemble et qu’ils et elles contrôlent démocratiquement »
Elle définit également sept principes, balises pour ancrer les idées de coopération dans la gestion des affaires
- Adhésion volontaire et ouverte à toutes et tous
- Contrôle démocratique exercé par les membres
- Participation économique des membres
- Autonomie et indépendance
- Éducation, formation et information
- Collaboration entre coopératives
- Engagement envers les communautés
La coopérative est donc un cadre qui permet de déployer une alternative sociale, économique et juridique.
Cette forme permet également d’engendrer des économies d’échelle. Mettre en commun beaucoup de moyens, même modestes, représente une manière efficace d’accéder au marché ou des services tout en partageant les risques.
Autre élément important de la forme coopérative, ce n’est qu’aucun des coopérateurs ou coopératrices ne doit renoncer complètement à sa propre autonomie. On peut choisir quels sont les processus menés ensemble et quels sont ceux accomplit séparément.
Etat de la réflexion au sein du groupe Smart
Les sociétaires impliqués dans la première édition de Smart in Progress en Belgique en 2015 ont immédiatement compris l’importance de ce processus participatif et délibératif pour construire l’avenir de la coopérative. Une de leur recommandation fut d’ailleurs de pérenniser cette démarche.
Smart a décidé de consacrer des ressources en termes de personnel mais également de budget à l’animation de la vie coopérative.
Smart incarne
- La décision de faire coopérative qui rassemble les différentes parties prenantes : les travailleuses et travailleurs autonomes entrepreneurs-salariés, l’équipe mutualisée, les client∙es et les partenaires.
- Le fait d’accorder une attention particulière au partage de l’information et à la participation démocratique au niveau local dans le cadre d’une coopérative nationale. Cette attention s’incarne dans les réunions de bilans participatifs organisés dans chacune des antennes locales de la structure Smart.
- Le fait de mettre en place des relais humains de proximité afin de faciliter une implication plus poussée et une appropriation de ce que signifie faire partie d’une coopérative.
Objectifs de réflexion du groupe de travail
- Comment donner localement une autonomie de gouvernance tout en gardant des orientations stratégiques et une structure commune transnationale franco-belge ?
- La taille et la diversité du public Smart pose un défi pour la participation effective. Comment faire remonter les orientations depuis une base si grande, dispersée sur le territoire et diversifiée ?
- Comment créer une communauté parmi des sociétaires dont les réalités socio-économiques se recoupent mais pas forcément leurs préoccupations professionnelles ?
- Comment définit–on les règles d’accès au sociétariat ? Comment concilier l’égalité de partage de risques et la participation volontaire à un projet collectif ?
Questions-clefs
Les questions clefs devront être définies par le groupe de travail, en fonction du développement et des avancements des réflexions. Néanmoins à titre d’inspiration, voici quelques suggestions :
- Quel est le rôle d’un Conseil d’administration national au sein d’un groupe européen ?
- Comment articuler une gouvernance locale ou nationale au sein d’un groupe transfrontalier ?
- Actuellement l’obligation à devenir sociétaire varie selon les profils des différentes parties prenantes de Smart. L’ensemble d’entre elles (membres, donneur d’ordre, partenaires, salarié∙es de l’équipe mutualisée) peut-il ou doit–il devenir sociétaires ?
- L’accès aux services doit–il être réservé aux sociétaires ?
- Comment organiser une participation véritable à l’échelle de milliers de sociétaires Smart ?
Les autres enjeux et missions
Être une coopérative, pour qui et avec qui ?
Créer et développer son activité, comment et avec quels outils ?
Mutualiste, redistributif, solidaire : est-ce un modèle économique viable ?